- CICERON (-106 av JC - -43 av JC)
Il y a un art de savoir et un art d'enseigner.
La pensée est libre.
On nait poète, on devient éducateur.
L’orateur doit désirer une belle voix.
Mettre le corps et la voix à la hauteur de la dignité de la cause.
Les trois règles de l'art oratoire selon Cicéron :
1) Instruire :
utilisez des images, appuyez-vous sur des références, répétez les messages importants
2) Plaire :
prenez vous-même du plaisir, surprenez votre public, vivez votre discours
3) Emouvoir / faire rire :
celui qui fait « fléchir » l’auditoire, emporte son adhésion... il faut que le public « s’irrite, s’apaise, jalouse, favorise, méprise, admire, haïsse, aime, désire, se dégoûte, espère, craigne, se réjouisse ou s’afflige.»
adressez-vous au coeur du public, impliquez-vous, touchez sans manipuler
--> Cicéron adorait amuser son public avec des jeux de mots.
- Saint AUGUSTIN (354-430)
L'orateur pense et la parole suit.
- Michel de MONTAIGNE (1533-1592)
Parce que sagesse n'entre point en âme de mauvaise volonté,
Et science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
- Nicolas BOILEAU (1636-1711)
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...]